La Dame de Reykjavik
De Ragnar Jonasson
Hulda Hermannsdottir, inspectrice principale du commissariat de Reykjavik a déjà atteint l'âge très honorable de 64 ans. Malgré tout, elle n'a pas envie de raccrocher et ne sait d'ailleurs pas ce qu'elle fera de ses journées une fois à la retraite. C'est sa dernière année au poste et cela lui semble difficile à réaliser.
Mais un simple e-mail fait tout basculer et la plonge dans un véritable cataclysme.
Mais un simple e-mail fait tout basculer et la plonge dans un véritable cataclysme.
La journée avait déjà mal commencée, elle avait dû interroger une femme qui, de toute évidence avait renversé un pédophile. Sale histoire !
Et là, son chef, Magnus lui annonce qu'il ne lui laissera pas le temps de s'habituer à l'idée de son départ en retraite. Voilà, dans deux semaines, elle doit laisser sa place à une nouvelle recrue : "un jeune homme extrêmement brillant".
Et là, son chef, Magnus lui annonce qu'il ne lui laissera pas le temps de s'habituer à l'idée de son départ en retraite. Voilà, dans deux semaines, elle doit laisser sa place à une nouvelle recrue : "un jeune homme extrêmement brillant".
C'est vrai que dans ce commissariat on ne fait pas dans la dentelle et que les femmes sont mal considérées, mais, elle ne s'attendait pas à ça. Comment réagir à une telle annonce ? Surtout quand Magnus lui propose de partir sur le champ !
"Je suis désolé Hulda. Nous avons besoin de votre bureau".
Dur à encaisser, n'est-ce pas ?
Aucun état d'âme quant à toutes ses années passées et ses compétences reconnues. Même ses affaires en cours sont déjà affectées à d'autres collègues. Bon prince, Magnus lui affirme qu'elle n'est pas virée, mais qu'elle part en congé pour quelques mois avant d'enchaîner sur sa retraite ! Pourtant, elle a la très nette impression d'être tout simplement congédiée. Quel que soit le mot employé, c'est de cela qu'il s'agit !
Elle qui n'a ni famille, ni véritable ami, comment pourra-t-elle occuper son temps libre. Comment gérer ce départ précipité alors que son seul intérêt dans la vie c'est son travail ?
Finalement Magnus lui propose pour "s'occuper" pendant deux à trois semaines, avant l'arrivée du nouveau, de reprendre une des affaires non résolues, celle qu'elle veut.
Elle le prend au mot.
"Hulda chancelait en direction de son bureau, sous le choc. Elle avait le sentiment d'avoir été virée, flanquée à la porte. Comme si toutes ces années de bons et loyaux services n'avaient aucune valeur. C'était la première fois que cela lui arrivait. Elle surréagissait sûrement, elle n'aurait pas dû si mal le prendre, mais elle n'arrivait pas à se débarrasser de la nausée qui lui vrillait l'estomac.
Elle s'assit et fixa d'un regard vide son ordinateur. Elle n'avait même plus assez d'énergie pour l'allumer. Son bureau, qu'elle considérait comme sa seconde maison, lui paraissait tout à coup étranger, comme si le nouveau propriétaire s'y était déjà installé. Elle trouvait sa vieille chaise inconfortable, la table en bois foncé usée et abîmée, les papiers qui y traînaient n'avaient plus aucun sens pour elle. L'idée d'y passer une minute de plus lui semblait insoutenable.
Elle avait besoin de trouver quelque chose, de distraire son esprit de ce qui venait de se passer. Quoi de mieux de que prendre Magnus au mot et d'aller fouiller aux archives, dans les dossiers d'affaires non résolues ? Hulda n'eut pas à réfléchir longtemps : une affaire s'imposait à elle. L'enquête avait été menée par un de ses collègues. Elle l'avait suivie comme simple observatrice, mais ça pouvait se révéler un avantage : elle s'y plongerait avec un regard neuf".
Voilà comment Hulda se retrouve à déterrer l'enquête sur la mort, un an plus tôt, d'une jeune réfugiée en attente de papier. Elle est persuadée que le collègue qui a mené cette enquête, a été négligent et que cette mort n'est pas un suicide comme le rapport le laisse croire.
Pourquoi cette jeune femme russe serait venue mourir aussi loin de son pays, dans ces lointaines et froides contrées ? Pourquoi se donner la mort alors qu'elle venait d'apprendre qu'elle allait obtenir ses papiers ?
La mort d'Elena ne devait pas rester une énigme.
Dès les premiers instants, Hulda savait qu'elle irait jusqu'au bout. Elle savait qu'elle fouillerait jusqu'à l'obtention de la vérité. Si elle était réputée pour sa solitude, elle était également réputée pour sa ténacité "l'un de nos meilleurs officiers" selon Magnus.
Entre fausses pistes, paysages nordiques, suspense, ce roman a tout bon. Cette enquête menée à 100 à l'heure, comme si la vie de Hulda en dépendait est passionnante. On ne s'arrête pas avant la dernière page.
La fin, si surprenante nous laisse un sentiment d'inachèvement et nous fait percevoir toute l'ampleur de la passion d'Hulda pour son travail.
N'hésitez pas une seule seconde à partager quelques heures avec la Dame de Reykjavik !
Aucun état d'âme quant à toutes ses années passées et ses compétences reconnues. Même ses affaires en cours sont déjà affectées à d'autres collègues. Bon prince, Magnus lui affirme qu'elle n'est pas virée, mais qu'elle part en congé pour quelques mois avant d'enchaîner sur sa retraite ! Pourtant, elle a la très nette impression d'être tout simplement congédiée. Quel que soit le mot employé, c'est de cela qu'il s'agit !
Elle qui n'a ni famille, ni véritable ami, comment pourra-t-elle occuper son temps libre. Comment gérer ce départ précipité alors que son seul intérêt dans la vie c'est son travail ?
Finalement Magnus lui propose pour "s'occuper" pendant deux à trois semaines, avant l'arrivée du nouveau, de reprendre une des affaires non résolues, celle qu'elle veut.
Elle le prend au mot.
"Hulda chancelait en direction de son bureau, sous le choc. Elle avait le sentiment d'avoir été virée, flanquée à la porte. Comme si toutes ces années de bons et loyaux services n'avaient aucune valeur. C'était la première fois que cela lui arrivait. Elle surréagissait sûrement, elle n'aurait pas dû si mal le prendre, mais elle n'arrivait pas à se débarrasser de la nausée qui lui vrillait l'estomac.
Elle s'assit et fixa d'un regard vide son ordinateur. Elle n'avait même plus assez d'énergie pour l'allumer. Son bureau, qu'elle considérait comme sa seconde maison, lui paraissait tout à coup étranger, comme si le nouveau propriétaire s'y était déjà installé. Elle trouvait sa vieille chaise inconfortable, la table en bois foncé usée et abîmée, les papiers qui y traînaient n'avaient plus aucun sens pour elle. L'idée d'y passer une minute de plus lui semblait insoutenable.
Elle avait besoin de trouver quelque chose, de distraire son esprit de ce qui venait de se passer. Quoi de mieux de que prendre Magnus au mot et d'aller fouiller aux archives, dans les dossiers d'affaires non résolues ? Hulda n'eut pas à réfléchir longtemps : une affaire s'imposait à elle. L'enquête avait été menée par un de ses collègues. Elle l'avait suivie comme simple observatrice, mais ça pouvait se révéler un avantage : elle s'y plongerait avec un regard neuf".
Voilà comment Hulda se retrouve à déterrer l'enquête sur la mort, un an plus tôt, d'une jeune réfugiée en attente de papier. Elle est persuadée que le collègue qui a mené cette enquête, a été négligent et que cette mort n'est pas un suicide comme le rapport le laisse croire.
Pourquoi cette jeune femme russe serait venue mourir aussi loin de son pays, dans ces lointaines et froides contrées ? Pourquoi se donner la mort alors qu'elle venait d'apprendre qu'elle allait obtenir ses papiers ?
La mort d'Elena ne devait pas rester une énigme.
Dès les premiers instants, Hulda savait qu'elle irait jusqu'au bout. Elle savait qu'elle fouillerait jusqu'à l'obtention de la vérité. Si elle était réputée pour sa solitude, elle était également réputée pour sa ténacité "l'un de nos meilleurs officiers" selon Magnus.
Entre fausses pistes, paysages nordiques, suspense, ce roman a tout bon. Cette enquête menée à 100 à l'heure, comme si la vie de Hulda en dépendait est passionnante. On ne s'arrête pas avant la dernière page.
La fin, si surprenante nous laisse un sentiment d'inachèvement et nous fait percevoir toute l'ampleur de la passion d'Hulda pour son travail.
N'hésitez pas une seule seconde à partager quelques heures avec la Dame de Reykjavik !
Pour ceux qui ne connaissent pas Ragnar Jonasson :
Né en 1976, passionné d'Agatha Christie, Ragnar Jonasson traduit quatorze de ses romans en islandais alors qu'il n'a que 17 ans.
Il deviendra avocat et professeur de droit à l'université de Reykjavik, mais sa passion d'écrivain fait de lui le cofondateur du Festival international de romans policiers Iceland Noir.
Il a connu le succès avec la série Siglufjördur.
Bonne lecture !
Bonne lecture !
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